

Moyenne écoquille en T près d'Orléans
Pako est éclairagiste de scène, intermittent du spectacle. Il a mis patiemment des sous de côté pour se construire sa maison, son havre de paix, qu’il aménagera et décorera à son idée. Il a un goût prononcé pour la culture rock, dans laquelle intervient une grande part d’esthétique mythique. Pour dire les choses plus simplement, il a été frappé par le look animal / dragon de l’Écoquille.
Ses intentions écologiques, comme sa passion pour le feng-shui, s’expriment autant qu’il en rêvait, tout en créant une maison originale en bois où se marient aussi les aspects métal, cuir. Après la construction de l’ossature et des coques, Pako a occupé sa maison durant un an et son chantier se termine à l’automne 2014. Il a tout fait tout seul, à quelques exceptions près.
Dans la forêt orléanaise, sur un sol un peu sableux et humide, Pako a trouvé un grand terrain bordé d’arbres. Sur la même route ont été construites deux autres maisons bois. Pour la petite histoire, Pako n’a jamais reçu son permis de construire. Les deux mois de délai légal se sont écoulés, lui donnant droit de construire et il l’a fait : un moyen pour la commune de ne dire ni oui, ni non…
Chantier de juillet 2011 à mars 2014
À Pako l'honneur de poser la première pierre...
Les plots sont maintenant ronds, ce qui est plus facile à aligner, de toute évidence. Pour les Écoquilles suivantes, ces plots seront en “pied d’éléphant”, plus larges en bas, plus fins en haut. Résultat : une meilleure assise pour moins de poids. Au sol, on peut voir des chaînettes métalliques reliées entre elles à l’avance pour former le plan d’emplacements des plots.
Fixation des poutres sur les plots
Badigeonnage des poutres de mélèze avec un mélange d’huile de lin et de chaux aérienne. Sur les plots, se trouvent des sabots métalliques qui reçoivent les poutres. Nous les avons dessinés sur ordinateur et nous les faisons fabriquer chez un ferronnier proche de notre atelier.
Coque intérieur et lattis
L’Écoquille avec sa première coque respirante en Agépan (sciure + parafine, sans colle) et qui enserre l’ensemble du bâtiment dans une enveloppe partout jointive, en façades, au sol, sur les murs et le toit. Le lattis en petits litteaux de douglas recevra la seconde coque en OSB recouvert de tuiles, destinée, elle à l’étanchéité. Entre les deux coques une lame d’air de 3 cm. Malgré la partie avec sol en dur destinée au garage/atelier, Pako a choisi de traiter toute la couverture de son bâtiment à la façon Écoquille. Ainsi, s’il le souhaite un jour, il pourra convertir son garage en pièce à vivre, en chambre ou autre car il n’aura qu’à isoler dans l’épaisseur des arches et à rajouter du lambris pour retrouver toutes les qualités de la partie habitation.
Bientôt hors d'eau
Ici, on aperçoit les deux coques. Un ruban adhésif recouvre les interstices entre les plaques d’Agépan pour assurer l’étanchéité à l’air et à l’eau car la coque intérieure est respirante mais aussi pare-pluie. Nous employons maintenant un ruban adhésif spécial, très collant et lui aussi respirant, pare-pluie et indéchirable. La plupart des Écoquillistes se sont également donnés la peine de jointoyer les plaques d’Agépan à l’intérieur du bâtiment avec du mastic acrylique. Ça prend du temps mais l’étanchéité à l’air de cette coque est l’assurance que l’isolation jouera tout son rôle et que la maison n’aura pas d’infiltration.
Finitions de la coque externe
Comme éclairagiste, Pako a l’habitude de travailler en hauteur sous le soleil. Pako a soigneusement ajusté les plaques de la coque OSB. Elles ne sont pas lourdes et peuvent aisément être mises en place par une personne seule. Sur les grandes Écoquilles, peut-être vaut-il mieux être à deux. Ces plaques sont vissées au lattis qui tenait la coque interne en Agépan. Une fois en place, les bords de ces plaques sont rognés à la meuleuse ou à la ponceuse ou au ciseau pour adoucir les angles de la surface qui recevra les tuiles. Après le ponçage, tous les interstices entre les plaques sont remplis avec du mastic acrylique blanc. Ainsi, on obtient une coque adoucie et bien régulière.
Un kit de petites pièces
Ici, on voit les pièces de la ventilation de toiture, ce petit sur-toit avec ses pannes, ses tasseaux, etc. Toutes les pièces sont livrées prédécoupées, avec l’angle de 15° nécessaire en bout ou en long selon le cas. Il ne reste qu’à les visser. Dit comme cela, c’est un enchantement. Mais bon, il faudra une bonne journée pour installer cette ventilation, même avec des pièces toutes prêtes. Imaginez alors s’il avait fallu tout fabriquer à partir du bois brut en suivant des plans ! Voilà pourquoi l’Écoquille est unique dans son montage. Ce ne sont pas des ensembles que l’on pose à la grue, pas plus qu’une maison à fabriquer à partir d’un stock de bois. On est entre les deux et, pour ceux qui en prennent le temps, le plaisir du montage et les économies obtenues valent vraiment le coup.
La ventilation exclusive de l'Écoquille
La réunion des deux corps de bâtiment a été soignée. Le petit toit rajouté au sommet couvre une sortie de l’air contenu entre les deux coques, soit 10 cm tout au long de la toiture et de part et d’autre de la faîtière, ce qui représente, ici, au moins 3 m2 d’évacuation pour 9 m3 d’air entre les coques. Cette ventilation en termosiphon fait partie des particularités les plus intéressantes de l’Écoquille. Ce système nous a été inspiré par les grands silos à grains. Ça fonctionne très bien : la maison est toute entière ventilée et maintenue au sec. L’été, sous la chaleur du soleil, le tirage est dynamique et le courant d’air, très vif, évacue de nombreuses calories. Bref, c’est un système de climatisation sans énergie et qui se montre très efficace.
Une carapace bien étanche
Ici, avant que ne soit posé le bardage, on peut remarquer que les façades et le pignon arrière sont également fermés avec une coque en Agépan. Les plaques d’Agépan des façades, du sol et de la coque se touchent et forment donc une enveloppe, sans trou, un véritable cocon, seulement percé par les portes et fenêtres. Il est certain, de par sa conception uniforme, que la coque interne de l’Écoquille assure une étanchéité hors normes, telle que l’on n’en rencontre qu’exceptionnellement dans les bâtiments actuels. C’est une qualité qui découle d’une conception aboutie, rendue bien plus aisée par la forme arrondie. Comme la nature l’a fait pour la tortue, l’Écoquille vous met à l’abri de sa carapace continue.
Moyenne en T
Cette Écoquille est une Moyenne, en T, ce qui lui donne une grande surface habitable, 90 m2 plus garage/atelier. Le corps principal de l’Écoquille comporte un séjour / bureau / salle à manger / cuisine ainsi que deux chambres. L’aile perpendiculaire comporte, sur sa moitié et au même niveau de plancher, une grande salle de bain, un WC, une pièce technique et une de rangements. Sur la seconde moitié, c’est un grand garage avec atelier et cuisine d’été. Tiens, mais c’est ce cher Miguel, là-haut de face !
Étanchéité
Après étanchéification de la jointure entre les deux coques à 90°, la pose des tuiles peut commencer. Pako a suivi exactement le schéma de pose que nous lui avons indiqué. Au début, on faisait un rang sur deux en quinconce. Mais ça n’a pas plu à tout le monde et Fred, par exemple, a préféré aligner les rangs. Et puis un jour, ma fille Lumé s’est penchée sur le problème du recouvrement des plaques pour que le moins de jonctions latérales soient visibles tout en évitant de découper d’un tiers une plaque de tuile sur deux et de perdre donc beaucoup de matière. Au total, Lumé a démontré que c’est avec cette disposition que l’on ne gâche pas de tuiles tout en minimisant les raccords. C’est donc deux rangs par deux rangs que l’on décale la pose. Une fois qu’on le sait, ça paraît facile. Mais bon, en dehors de Lumé, personne n’avait imaginé que l’on puisse suivre cette méthode pour avoir le meilleur résultat.
Une maison bien avancée
Bien avancée cette maison maintenant, avec ses hublots en triple-vitrage et châtaignier massif. Pour en revenir aux tuiles de liège/caoutchouc, on voit ici que Pako a pris la peine de mettre la colle sous chaque plaque avant de déposer celle-ci. Pour aller plus vite, il est plus simple d’encoller le support est d’appliquer la tuile par-dessus. L’avantage de la méthode Pako, c’est que les tuiles ne sont pas collantes à l’extérieur une fois posées et que l’on peut “maroufler”, c’est-à-dire appuyer sur le matériau pour qu’il adhère au mieux dessous. La colle une fois séchée fait briller le liège. Sur les photos, on voit que la colle n’a débordé qu’en périphérie mais que le corps de la plaque de tuile est vierge.
Bois/Métal
Par amour pour le contraste bois/métal, Pako a demandé à son zingueur de recouvrir partiellement les menuiseries. En bois à l’intérieur, en zinc à l’extérieur, quel look ! Quand on voit cet ensemble, tuiles et menuiseries bois/métal, on ne peut pas dire que l’Écoquille ait une esthétique ordinaire. Là, l’originalité est partout.
Peinture de recouvrement
La peinture de recouvrement a pour principal objectif de protéger les tuiles du rayonnement UV, dommageable au composant caoutchouc. Il s’agit d’un mélange eau/colle à bois/pigment, assez délicat à formuler car cette peinture doit être facile à étaler tout en restant le plus adhérente possible. La couche ne doit pas être trop épaisse mais le plus couvrante possible. Enfin, c’est comme de la peinture, quoi. Sauf que ça dépend du temps et de la température ambiante. Pas sorcier mais précis pour faire propre et durer.
Pas de doute : Pako a gagné son pari d’autoconstructeur. Il connaît infiniment mieux le bâtiment aujourd’hui que lors du démarrage du chantier mais cela n’a rien bloqué pour autant. Belle réussite donc Pako retirera la juste fierté et le juste plaisir de vivre quand il y passera ses premières vraies vacances. Parce que la vie continue, il y a le travail d’éclairagiste, encore encore quelques finitions (la cuisine, le parquet, la terrasse). C’est la dernière ligne droite.
Aménagement intérieur
Une vue de l’intérieur en cours d’aménagement. Ici, on se rend bien compte de la luminosité que l’on aura au travers de la façade côté sud. Tout est en triple vitrage. De part et d’autre de la porte, on remarque des montants de châtaignier très très larges. À dire vrai, ils sont doubles. La partie en bois plein peut pivoter de 90° et permettre aux deux portes vitrées d’être rabattues contre la façade à l’extérieur de la maison, vers la terrasse. Ce sytème, en été, permet d’avoir une terrasse totalement dégagée, qui servira vraiment comme une pièce supplémentaire.
Petite chambre
Dans la petite chambre d’appoint, le lambris a été posé. Chaque lame d’i-celui a été taillée en trapèze et re rainurée à la toupie pour permettre cette pose en soleil, un peu comme on le fait pour un tonneau. C’est une fabrication spéciale, sur-mesure, qui fait partie de la fabrication hors-normes de cet habitat.
Durant la majeure partie de son chantier, Pako a vécu dans son garage pour ne pas encombrer la partie en construction. Ici, on voit le sol en pavés qui supportera la voiture. En alternant la couleur des pavés, Pako a fait quelque chose de joli. La porte qui mène à l’intérieur de la maison, avec son hublot rond, c’est de la récupération dans les poubelles de grandes enseignes de distribution. Pas un sou de dépense mais le hublot qui va bien quand même.

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